Publié le 15 mars 2024

L’architecture technique n’est pas un jargon de développeur, mais votre principal outil de pilotage pour dire à Google où concentrer son attention.

  • Le budget de crawl est une ressource limitée : chaque page inutile explorée est une page stratégique ignorée.
  • Une structure en silos thématiques et une profondeur de 3 clics maximum concentrent l’autorité sur vos pages clés.

Recommandation : Pensez votre site non comme une collection de pages, mais comme un réseau organisé pour guider les robots et les utilisateurs vers vos objectifs.

Vous avez lancé votre nouveau site web. Le design est moderne, les textes sont ciselés, mais les résultats SEO se font attendre. Le trafic organique stagne, et vos pages stratégiques peinent à se positionner. Vous vous lancez alors dans la création de contenu et la recherche de backlinks, pensant que la solution est forcément là. Mais si le véritable problème n’était pas visible ? S’il se cachait dans les fondations mêmes de votre site, tel un défaut de structure dans un bâtiment flambant neuf ?

Cette fondation invisible, c’est l’architecture technique de votre site. Pour beaucoup de chefs de projet et responsables marketing, ce sujet semble complexe, abstrait, presque ésotérique. On le délègue volontiers aux développeurs, en espérant qu’ils fassent « le nécessaire ». C’est une erreur stratégique majeure. L’architecture technique n’est pas une obscure discipline de développeur. C’est l’art de gérer la ressource la plus précieuse de Google : son temps et son attention. Chaque décision technique conditionne la manière dont les robots de Google explorent, comprennent et évaluent votre site.

Cet article n’est pas un guide pour apprendre à coder. C’est un plan d’architecte destiné aux pilotes de projets web. Notre mission est de démystifier les concepts clés pour vous donner les moyens de dialoguer avec vos équipes techniques, de prendre des décisions éclairées et de transformer votre site en un guide parfaitement lisible pour Google. Nous verrons comment optimiser le parcours des robots, leur indiquer vos contenus les plus importants et vous assurer que chaque page stratégique reçoit l’attention qu’elle mérite.

Pour bâtir une structure SEO performante, il est essentiel de comprendre chaque élément de la fondation. Ce guide est organisé comme un plan de construction, vous guidant à travers les piliers de l’architecture technique, des fondations (le budget de crawl) aux finitions (l’indexation rapide).

Le budget de crawl : pourquoi vous ne voulez pas que Google perde son temps sur votre site

Imaginez que Google dispose d’un « capital attention » limité à consacrer à votre site chaque jour. Ce capital, c’est le budget de crawl. Il représente le nombre de pages que les robots de Google (Googlebot) peuvent et veulent explorer sur votre site sur une période donnée. La distinction entre crawl et indexation est ici fondamentale : le crawl est l’acte d’exploration, tandis que l’indexation est l’acte de stockage et de classement de la page dans la base de données de Google. Sans crawl, pas d’indexation.

Le problème est simple : si votre site contient des milliers de pages inutiles (archives de tags, pages de recherche interne, versions d’impression…), Google risque d’épuiser son budget de crawl sur ces contenus sans valeur. Pendant ce temps, vos nouvelles pages produits, vos articles de blog stratégiques ou vos pages de services risquent de n’être explorées que bien plus tard, voire jamais. C’est comme inviter un expert à visiter votre usine et le laisser passer tout son temps dans les archives poussiéreuses au lieu de lui montrer vos chaînes de production innovantes.

Une bonne gestion de ce budget est donc une décision stratégique. Comme le rapporte une agence SEO française, l’optimisation du crawl budget est une priorité pour que les nouveaux contenus importants soient découverts et indexés le plus rapidement possible. L’objectif est de diriger les robots vers vos pages à forte valeur ajoutée et de leur interdire l’accès aux « impasses » et aux pages orphelines qui gaspillent leur temps précieux.

En somme, ne pas maîtriser son budget de crawl, c’est laisser le hasard décider quelles pages de votre site seront visibles sur Google. Une architecture réfléchie, au contraire, agit comme un guide efficace pour le capital attention de Google.

Le fichier robots.txt : le guide de la circulation pour les robots Google

Si le budget de crawl est le temps que Google vous alloue, le fichier robots.txt est le portier que vous placez à l’entrée de votre site. C’est un simple fichier texte situé à la racine de votre domaine (ex: `votresite.fr/robots.txt`) dont le rôle est de donner des directives aux robots d’exploration. Il leur indique quelles zones du site ils ont le droit de visiter et lesquelles leur sont interdites. C’est le tout premier fichier que Googlebot consulte en arrivant sur votre site.

Son fonctionnement repose sur des règles simples, principalement `User-agent` (qui désigne le robot concerné, `Googlebot` par exemple) et `Disallow` (qui indique le chemin à ne pas explorer). Par exemple, une ligne `Disallow: /panier/` indiquera aux robots de ne pas explorer les pages du panier d’achat, qui sont uniques à chaque utilisateur et n’ont aucun intérêt SEO. Cette simple instruction évite de gaspiller du budget de crawl sur des pages sans valeur pour le référencement.

L’image ci-dessous illustre cette idée : le fichier robots.txt agit comme un système de signalisation, créant des voies rapides vers vos contenus importants et bloquant l’accès aux zones non pertinentes.

Visualisation métaphorique du fichier robots.txt comme système de signalisation routière pour Google
Rédigé par Léa Fournier, Léa Fournier est une développeuse web et experte en SEO technique depuis 8 ans, passionnée par l'optimisation de la performance et l'accessibilité.